Au Louvre, vous avez le célèbre tableau de Léonard de Vinci qui s’intitule La Joconde. Dans la même salle, vous en avez un immense sous-titré Les Noces de Cana. Cependant, aucun des deux ne traite de la mythologie grecque. Le plus représentatif du sujet que nous allons traiter aujourd’hui a été réalisé par Sandro Filipepi dit Botticelli au XV e siècle :
La Naissance de Venus.
Venus est le nom romain donné à Aphrodite. Déesse du désir, surgit nue de l’écume de la mer, chevauchant une conque (coquille en spirale de certains grands mollusques gastéropodes comme le triton), elle aborda d’abord sur l’île de Cythère, mais s’étant aperçu que c’était une petite île, elle se rendit au Péloponnèse et finalement s’installa à Paphos, dans l’île de Chypre où se trouve encore le centre principal de son culte. Les herbes et les fleurs poussaient sous ses pas. A Paphos, les Saisons, filles de Thémis, se hâtèrent de la vêtir et de la parer.
Certains soutiennent qu’elle naquit de l’écume qui s’amassa autour des organes génitaux d’Ouranos, lorsque Cronos, son fils, les jeta dans la mer ; d’autres que Zeus l’engendra de Dioné, fille soit d’Océanos et de Téthys, la nymphe de la mer, soit de l’Air et la Terre. Mais tous s’accordent à dire qu’elle vole dans les airs accompagnée de colombes et de moineaux.
Aphrodite (née de l’écume de la mer : aphròs) est cette même déesse dont l’empire était très vaste, qui émergea du Chaos puis dansa sur la mer, et qui était adorée en Syrie et en Palestine sous le nom d’Ishtar ou Ashtaroth. Son culte le plus important se trouvait à Paphos où on peut encore voir la statue blanche aniconique originale de la déesse dans les ruines d’un temple romain grandiose ; c’est là que, chaque année au printemps, ses prêtresses se plongeaient dans la mer et ressortaient régénérées.
On l’appelle fille de Dioné, parce que Dioné était la déesse du chêne où la colombe amoureuse faisait son nid. Zeus se prétendit son père après s’être emparé de l’oracle de Dioné à Dodone et par conséquent Dioné devint sa mère. « Téthys » et « Thétis » sont des noms de la déesse sous son aspect créateur (ces mots sont formés, comme « Thémis » et « Thésée », sur tithénai, « disposer » ou « mettre en ordre ») et sous son aspect de déesse de la mer puisque la vie prit naissance dans la mer. (Naissance des dieux depuis le fleuve Océanos). Les colombes et les moineaux étaient connus pour leur lubricité et toute nourriture venant de la mer est encore considérée comme aphrodisiaque dans les pays méditerranéens. Homère dans ses poèmes, fait d’Aphrodite la fille de Dioné et de Zeus.
Cythère était un important centre de commerce situé entre la Grèce et le Péloponnèse et c’est probablement par là que son culte pénétra pour la première fois en Grèce. La déesse crétoise était étroitement associée à la mer ; des coquillages tapissaient le sol du palais qui était son sanctuaire à Cnossos. Elle est figurée sur une pierre dure de la caverne de l’Ida, soufflant dans un coquillage, et une anémone de mer se trouvant auprès de son autel ; l’oursin de mer et la seiche lui étaient consacrés. Une coquille de triton a été découverte dans son ancien sanctuaire à Phaestos ainsi que dans beaucoup d’autres tombes du minoen tardif (vers 1200- 1100 ans avant notre ère), certains de ces coquillages sont en terre cuite.